Ce document a été publié sous le régime d’un gouvernement précédent.
Octobre 2000
L'asthme est une maladie pulmonaire chronique caractérisée par une difficulté à respirer. Les symptômes les plus fréquents sont l'essoufflement grave ou constant, une oppression de la poitrine, une respiration sifflante et une toux avec au niveau des voies aériennes (bronches), un rétrécissement et une irritation causée par différents stimuli. Ce rétrécissement se produit de deux façons :
1. La voie aérienne devient enflée et obstruée par le mucus sous l'effet de l'inflammation, réduisant et diminuant le calibre de l'orifice. Cette inflammation peut ne durer que quelques heures et jusqu'à quelques jours.
2. Les muscles de la paroi de la voie aérienne se tendent et présentent des spasmes (bronchoconstriction).
Les crises d'asthme sont de gravité variable; certaines sont légères, mais d'autres peuvent menacer la vie du malade. Certaines personnes atteintes ne ressentent aucun symptôme, si ce n'est un essoufflement passager alors que d'autres présentent une toux et une respiration sifflante, et peuvent présenter des crises graves après des infections virales, de l'exercice ou l'exposition à des irritants. Une crise d'asthme peut survenir sans avertissement, ou se produire lentement, les symptômes s'aggravant progressivement. Ces crises peuvent durer quelques minutes ou, dans les cas graves, plusieurs heures. Pendant une crise de survenue brutale ou non, les voies aériennes se rétrécissent en raison de la contraction des muscles, d'une surproduction de mucus ou d'une inflammation provoquant un gonflement. Ainsi, il est plus difficile pour l'air de parvenir aux poumons.
L'asthme est parfois difficile à diagnostiquer, car ses symptômes peuvent être identiques à ceux d'autres maladies respiratoires, comme la bronchite.
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La fumée de tabac directe ou secondaire a des effets néfastes considérables sur les personnes asthmatiques. |
Dans les pays développés, l'incidence de l'asthme a augmenté au cours des dernières décennies, particulièrement chez les enfants. En Ontario et dans l'ensemble du Canada, il s'agit d'une maladie chronique grave. Elle nuit à la qualité de vie des malades et de leur famille. D'après l'Enquête nationale sur la santé de la population de 1996-1997, les médecins ont diagnostiqué l'asthme chez plus de 2,2 millions de Canadiennes et de Canadiens (12,2 pour cent des enfants et adolescents de 0 à 19 ans et 6,3 pour cent des adultes). Cette enquête a permis de constater qu'environ 10 pour cent des enfants et 5 pour cent des adultes canadiens souffraient d'asthme au moment de l'enquête (c.-à-d. que leur médecin avait diagnostiqué l'asthme et qu'ils prenaient des médicaments ou avaient éprouvé des symptômes au cours des 12 mois précédents).
La prévalence de l'asthme chez les enfants de 0 à 14 ans au Canada est passée de 141 000 cas en 1978-1979 à 167 000 cas en 1983-1984 puis à 672 000 cas en 1994-1995. Il s'agit d'une augmentation très importante avec une proportion passant de 2,5 pour cent à 11,2 pour cent des enfants de moins de 14 ans sur une période de 18 ans.
L'asthme est également en train de devenir plus fréquent chez les adultes à faible revenu de plus de 35 ans. On ignore si ce phénomène est attribuable au mode de vie (p. ex., taux plus élevé de tabagisme, régime alimentaire), au logement, à la profession ou à d'autres facteurs.
Dans l'Enquête sur la santé en Ontario de 1996-1997 (ESO), 694 928 personnes de plus de 12 ans (7,5 pour cent de la population) ont dit souffrir d'asthme. Parmi elles, 59 pour cent ont signalé avoir éprouvé des symptômes ou des crises au cours des 12 mois précédents, 70 pour cent avaient pris des médicaments contre l'asthme au cours du dernier mois et 78 pour cent avaient pris des médicaments au cours de la dernière année. Plus de 48 000 personnes ont dit être moins actives à la maison, à l'école ou au travail à cause de l'asthme.
La fumée de tabac directe ou secondaire a des effets néfastes considérables sur les personnes asthmatiques. Dans l'enquête de l'ESO, 72 pour cent des répondants étaient d'accord avec l'énoncé selon lequel la fumée secondaire peut causer la bronchite, l'emphysème ou l'asthme chez les nonfumeurs, et 88 pour cent des répondants jugeaient qu'il en était de même pour les fumeurs. En outre, 78 pour cent des répondants étaient d'avis que les enfants exposés à la fumée secondaire courent un risque accru de maladie.
Cependant, malgré ces statistiques, 35 pour cent des personnes atteintes d'asthme sont exposées régulièrement à la fumée de tabac chez elles. Aussi il apparaît évident que pour les asthmatiques, il faut changer les attitudes et les comportements relatifs au tabac.
L'asthme est une importante cause d'absentéisme à l'école et au travail. En Ontario, il représente la principale cause d'admission à l'hôpital chez les enfants. Le taux de diagnostic-congé pour l'asthme, chez les enfants de 0 à 14 ans, est passé de 252,9 par 100 000 en 1974-1975 à 670,9 en 1987-1988, puis a diminué pour s'établir à 463,5 en 1994-1995. Le taux de diagnostic-congé donne une idée du fardeau que représentent les crises d'asthme graves, mais il reflète uniquement la proportion des personnes chez qui l'asthme a été diagnostiqué et qui reçoivent leur congé de l'hôpital. Il ne tient pas compte des visites chez le médecin, dans les cliniques et les salles d'urgence dues à un asthme connu,ni des personnes pour qui un diagnostic n'a pas encore été posé. Ce fardeau est donc sans doute plus lourd que ne l'indiquent les statistiques actuelles.
L'asthme cause plus de 155 décès par année en Ontario. Depuis 1971, le taux de mortalité* chez les femmes a varié entre un minimum de 0,7 décès par 100 000 habitants en 1978 et un maximum de 1,7 décès par 100 000 habitants en 1989. Chez les hommes, ce taux* a varié entre un minimum de 0,8 décès par 100 000 habitants en 1977 et un maximum de 2 décès par 100 000 habitants en 1986. Les visites à l'urgence peuvent aussi révéler des cas d'asthme mal maîtrisé. D'après l'enquête supplémentaire sur l'asthme de l'Enquête nationale sur la santé de la population de 1996-1997, 18 pour cent des personnes atteintes d'asthme étaient allées à l'urgence de leur hôpital au moins une fois au cours de l'année précédente. |
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* Normalisés selon l'âge en se fondant sur la population de 1991
On a estimé qu'en 1990, les coûts attribuables à l'asthme se situaient entre 504 millions et 648 millions de dollars au Canada. Soixante et un pour cent (306 millions de dollars) étaient des coûts directs, pour les soins en établissement, les visites à l'urgence des hôpitaux, les services de médecins et d'infirmières et les médicaments. Ceux-ci comptaient pour la plus forte proportion des coûts directs (124 millions de dollars), suivis des soins aux malades hospitalisés (84,4 millions de dollars) et des services médicaux (46,6 millions de dollars). Les coûts indirects s'élevaient à 197,7 millions de dollars; ils étaient attribuables aux déplacements, à l'absentéisme scolaire, à l'invalidité et aux décès prématurés. L'invalidité causée par l'asthme comptait pour la plus grande partie des coûts indirects (75,8 millions de dollars), suivie de l'absentéisme scolaire (55,1 millions de dollars) et des décès prématurés (54,8 millions de dollars).
Le rapport Le fardeau économique de la maladie au Canada, 1993 de Santé Canada fait état, pour la bronchite chronique, l'emphysème et l'asthme, de coûts directs (médicaments, médecins, hôpitaux et recherche) de 1,3 milliard de dollars et de coûts indirects (invalidité de courte et de longue durée) d'environ 3 milliards de dollars, pour un total de 4,3 milliards de dollars. Ces données plus récentes n'indiquent pas les coûts attribuables purement à l'asthme, mais elles révèlent le lourd fardeau économique de ces maladies respiratoires.
Au Québec, d'après une étude, le coût des hospitalisations pour l'asthme dans cette province en 1994-1995 s'est élevé à 17,9 millions de dollars, soit en moyenne à 1 400 $ par séjour. Une estimation plus élevée a été calculée au moyen d'un indice du niveau d'intensité relative des ressources utilisées (NIRRU). Cet indice permet de tenir compte du fait qu'un séjour à l'hôpital exige moins de ressources à la fin qu'au début. Le coût moyen par séjour établi au moyen de cet indice s'élevait à 1 676 $, pour un total de 21 millions de dollars.
Il n'existe pas de données comparables en Ontario, mais selon une étude menée en 1995-1996 en vue d'évaluer le coût de l'asthme chez les patients adultes du Centre-Sud de l'Ontario, le coût annuel non rajusté était de 2 550 $ par patient. Les hospitalisations et les médicaments représentaient chacun 22 pour cent du coût total, et les coûts indirects comptaient pour 50 pour cent des coûts totaux. Parmi les principaux prédicteurs du coût, on a relevé la gravité de la maladie, l'âge, le tabagisme, l'accessibilité d'un régime d'assurance-médicaments et la retraite.
Il est difficile d'établir le véritable fardeau de l'asthme car bon nombre de cas demeurent non déclarés ou non diagnostiqués. Il est toutefois certain que l'asthme limite les activités quotidiennes des personnes atteintes, de même que leur qualité de vie et celle de leur famille. Les personnes atteintes et celles qui demeurent à la maison pour prendre soin d'un enfant asthmatique qui doit s'absenter de l'école peuvent éprouver des problèmes financiers, sans compter le temps consacré aux consultations médicales. Certaines familles n'ont pas les moyens de se procurer les médicaments et les accessoires nécessaires (couvre-matelas et couvre-oreillers, chambres d'espacement, raccords, débitmètre pour débit de pointe) pour mieux composer avec l'asthme. L'asthme peut aussi avoir des conséquences psychosociales; les personnes atteintes peuvent se sentir stigmatisées.
L'asthme influe aussi de façon négative sur la qualité de vie des familles d'asthmatiques. |
La cause précise de l'asthme est inconnue, mais cette maladie semble résulter de l'interaction complexe des deux groupes de facteurs suivants :
Atopie - L'atopie est une tendance à présenter des réactions allergiques à des allergènes présents dans l'environnement. Il s'agirait du facteur qui prédispose le plus fortement à l'asthme.
Sexe - Plus de jeunes garçons que de fillettes semblent contracter l'asthme, probablement parce que leurs voies aériennes sont plus étroites. Ce déséquilibre s'inverse avec l'âge; en effet, quand les femmes deviennent adulte, elles développent plus souvent de l'asthme que les hommes.
Hérédité - L'asthme est plus fréquent dans les familles où la mère ou la père est atteint. Ce lien héréditaire est particulièrement prononcé lorsque la mère a de l'asthme.
Bronchite et allergies - L'Enquête longitudinale nationale sur les enfants de 1994-1995 a permis de constater que les enfants de 0 à 11 ans qui avaient des antécédents de bronchite ou d'allergies étaient beaucoup plus susceptibles de recevoir un diagnostic d'asthme et d'avoir eu une crise récemment que les enfants qui n'avaient pas de tels antécédents. Cependant,comme l'asthme est difficile à déceler, il arrive que sa première manifestation chez l'enfant soit prise pour une bronchite. Trente et un pour cent des enfants ayant des antécédents d'allergies souffraient également d'asthme, par rapport à 10 pour cent des enfants sans allergies. En outre, 28 pour cent des enfants dont la mère biologique était atteinte d'asthme souffraient également de cette maladie, par rapport à seulement 10 pour cent des enfants dont la mère n'avait pas d'asthme.
Aliments solides à un jeune âge - Bien que les recherches soient plutôt contradictoires à ce sujet, il est possible que les enfants allaités courent un risque d'asthme moins élevé.
Les allergènes comprennent les animaux de compagnie, les acariens, les blattes, les moisissures, le pollen et certains aliments et additifs alimentaires |
Les facteurs déclenchants, ou déclencheurs, exacerbent l'asthme. Il s'agit de l'exposition à des substances auxquelles les voies aériennes d'une personne sont déjà sensibles. Il peut s'agir d'irritants, d'allergènes ou de virus. Certains asthmatiques ne réagissent qu'à un seul de ces facteurs; d'autres sont sensibles à plusieurs. Les facteurs déclenchants peuvent changer avec le temps.
Les déclencheurs allergiques se trouvent habituellement dans l'air ou dans les aliments. Les allergènes qui provoquent des crises d'asthme varient selon la personne. Une allergie à une substance peut mettre des mois ou des années à se développer. Ainsi, une substance à laquelle une personne était auparavant insensible pourrait soudainement provoquer une crise d'asthme. Avec les années, certains enfants asthmatiques perdent leurs allergies. Les allergènes comprennent les animaux de compagnie, les acariens, les blattes, les moisissures, le pollen et certains aliments et additifs alimentaires.
Les déclencheurs non allergiques comprennent les infections de l'appareil respiratoire, la fumée de tabac, l'exercice, l'hyperventilation, les changements de temps, les polluants à l'intérieur et en plein air et, pour les adultes, l'exposition professionnelle à certaines substances. Les infections virales représentent d'importants déclencheurs de l'asthme. En effet, d'après une étude, plus de 80 pour cent des crises d'asthme chez les enfants d'âge scolaire étaient associées à des infections virales des voies respiratoires supérieures. Non seulement ces infections peuvent déclencher l'asthme, mais elles peuvent également prolonger les crises. Les irritants chimiques qui peuvent provoquer des crises d'asthme se présentent sous la forme de petites particules ou de gaz. Ils proviennent d'une foule de sources, notamment d'articles ménagers courants comme les produits de nettoyage, la laque pour cheveux, les antisudorifiques, les pesticides, la peinture, les cuisinières au gaz inefficaces et les résidus de la combustion du bois de chauffage. Ces contaminants s'accumulent dans les maisons et édifices bien isolés et incommodent les personnes atteintes d'asthme. Comme les Ontariennes et les Ontariens passent le plus clair de leur temps dans de tels immeubles qui retiennent les polluants, il est important d'éliminer ou de réduire ceux-ci pour les personnes asthmatiques.
Mentionnons deux déclencheurs qui sont particulièrement courants :
Tabagisme - La fumée de tabac contient plus de 4 500 composés et contaminants divers, à l'état de gaz, de vapeurs et de particules. La fumée secondaire se révèle particulièrement irritante pour l'appareil respiratoire. Exposés à la fumée, les fœtus, les nourrissons et les jeunes enfants courent un risque accru de contracter l'asthme plus tard. Le tabagisme actif, lorsque combiné aux polluants professionnels, accroît également le risque d'asthme.
Pollution atmosphérique - Il y a peu d'études qui établissent un lien entre la pollution atmosphérique et la prévalence de l'asthme, mais on sait que cette pollution peut aussi déclencher une crise. Ces polluants peuvent être photochimiques ou provenir des industries et des véhicules.
La fumée de tabac compte parmi les principaux déclencheurs évitables. Plus de la moitié (55 pour cent) des élèves atteints d'asthme ont déclaré que la fumée provoquait des symptômes d'asthme ou les aggravait, mais 48 pour cent ont dit être exposés à la fumée secondaire, le plus souvent chez eux (35 pour cent).
En outre, bien que 47 pour cent des élèves atteints d'asthma aient signalé que la présence d'animaux de compagnie déclenchait ou aggravait leur asthme, 56 pour cent avaient un tel animal chez eux.
Des recherches menées récemment en Ontario indiquent clairement qu'une augmentation de la teneur en certains polluants dans l'air, notamment l'ozone, les aérosols acides et les particules, entraîne une hausse des hospitalisations pour problèmes respiratoires. Les enfants sont souvent plus exposés à la pollution de l'air, et courent par conséquent un risque plus élevé que les adultes parce qu'ils respirent plus vite et sont plus actifs en plein air pendant l'été. Les enfants qui éprouvent des symptômes respiratoires chroniques sont particulièrement vuln érables aux effets néfastes des matières en suspension. Une corrélation directe a été établie entre, d'une part, les admissions à l'hôpital et les visites à l'urgence et, d'autre part, l'existence d'une pollution, la prévalence de symptômes respiratoires ou d'usage de médicaments chez les asthmatiques. Les jours où l'indice de pollution atmosphérique est élevé, il est conseillé aux personnes vulnérables de ne pas sortir.
L'asthme professionnel, causé par l'exposition à des substances présentes en milieu de travail, représente de cinq à 15 pour cent des cas d'asthme chez l'adulte. Une telle exposition est donc à redouter chez les personnes qui contractent l'asthme à l'âge adulte. Il arrive que cette forme d'asthme se produise chez les personnes qui sont déjà atteintes. Au travail, l'asthme peut être aggravé par divers irritants de l'appareil respiratoire, comme la fumée, la poussière, des émanations et des pulvérisations.
Dans la plupart des cas, l'asthme se manifeste dès la petite enfance. D'après certaines indications, l'exposition à des facteurs déclenchants pendant cette période pourrait donner lieu à des allergies et à de l'asthme plus tard. |
On peut maîtriser l'asthme en réduisant le risque de contracter la maladie (prévention primaire), en optimisant la gestion et la maîtrise des cas existants et en évitant les conséquences néfastes telles que l'hospitalisation et la mort chez les personnes déjà atteintes (prévention tertiaire).
La prévention secondaire se révèle utile dans le cas de l'asthme professionnel, car le dépistage précoce et le retrait du milieu contaminé par des déclencheurs peuvent prévenir l'asthme permanent. Ceci peut être mis en place en effectuant un contrôle de la santé des travailleurs dans les industries où l'on relève des cas d'asthme professionnel.
Dans la plupart des cas, l'asthme se manifeste dès la petite enfance. D'après certaines indications, l'exposition à des facteurs déclenchants pendant cette période pourrait donner lieu à des allergies et à de l'asthme plus tard. Les mesures préventives recommandées s'adressent avant tout aux nourrissons, surtout ceux qui courent le risque le plus élevé, c'est-à-dire dont la famille a des antécédents d'asthme ou d'atopie (prédisposition génétique à l'asthme). Ce domaine d'étude complexe est en plein développement. D'après des recherches menées récemment, l'exposition à certaines substances à un très jeune âge pourrait en réalité réduire le risque de contracter cette maladie.
A) Réduire ou éliminer l'exposition des fœtus et des nourrissons à la fumée de tabac.
B) Favoriser l'allaitement naturel qui, avec l'administration d'aliments solides à un âge approprié, pourrait réduire l'incidence de l'asthme. Les nourrissons allaités présentent moins de symptômes respiratoires que les autres. Il y a lieu d'encourager les nouvelles mères à allaiter leur enfant pendant au moins six mois.
C) Promouvoir un mode de vie sain. Un régime riche en acides gras oméga 3 (dérivés de poissons gras) et antioxydants (notamment les vitamines A, C et E et le sélénium) et faible en sel pourrait avoir un effet protecteur contre l'inflammation des voies aériennes.
D) Faire régulièrement de l'activité physique pour améliorer sa santé générale, surtout si l'on est atteint d'asthme.
E) Réduire l'exposition aux déclencheurs à l'intérieur, comme les acariens, par les moyens suivants :
F) Réduire les émissions des véhicules automobiles ainsi que les polluants atmosphériques commerciaux et industriels.
G) Réduire l'exposition personnelle aux émissions des véhicules automobiles et aux polluants atmosphériques commerciaux et industriels.
H) Faire le moins possible d'activités de plein air les jours où la pollution est élevée (c.-à-d. les jours d'été où un avis de smog est émis).
I) Éviter que le personnel ne soit exposé à des substances dangereuses en milieu de travail.
J) Prévenir la sensibilisation en prenant des mesures appropriées d'hygiène du travail.
K) Favoriser l'utilisation de produits non polluants, surtout dans les écoles et les garderies.
Les mesures les plus importantes qui visent à réduire la gravité de l'asthme, à prévenir son exacerbation et les crises et à abaisser le risque de décès ou de handicap permanent ont trait à la gestion clinique de la maladie.
Une cogestion efficace de l'asthme fait intervenir la personne atteinte, sa famille et l'équipe de soins. Elle repose sur les mesures suivantes :
a) S'informer au sujet de l'asthme et de sa gestion.
b) Éviter ou maîtriser les facteurs aggravants ou déclenchants. Par exemple :
c) Utiliser les médicaments de façon rationnelle. Les médicaments (qui maîtrisent l'asthme ou en soulagent les symptômes) devraient être administrés de la bonne façon et au bon moment pour obtenir la maîtrise la plus efficace possible. Le traitement médicamenteux des personnes atteintes d'asthme est en évolution. Ainsi, le concept de « continuum de l'asthme » préconisé par les participants à la Conférence canadienne de consensus sur l'asthme (1999) reflète une approche thérapeutique plus dynamique que l'approche par niveaux de traitement. Le « continuum de l'asthme » permet d'adapter le type de traitement médicamenteux selon la gravité de la maladie et le degré de maîtrise. La gravité de l'asthme peut varier avec le temps; elle peut même diminuer à la suite de certains traitements (notamment anti-inflammatoires) et avec l'âge, surtout chez les enfants.
d) Assurer un contrôle et un suivi. Le contrôle et le suivi, y compris l'évaluation des symptômes de la réaction aux médicaments et l'exploration fonctionnelle respiratoire, sont essentiels à la maîtrise de l'asthme. La personne atteinte doit pouvoir reconnaître les signes et les symptômes qui révèlent une aggravation de l'asthme; le fournisseur de soins de santé doit la renseigner à leur sujet. Il s'agit d'un ou de plusieurs des signes suivants :
Le bronchodilatateur inhalé perd de son efficacité et doit être administré plus souvent. |
La personne se réveille la nuit et a de la toux, une respiration sifflante et de l'essoufflement. |
Tôt le matin, la personne a une respiration sifflante, tousse ou a une sensation d'oppression dans la poitrine malgré le traitement. |
La personne doit limiter ou modifier ses activités quotidiennes normales. |
Le débitmètre de pointe donne un résultat inférieur à la normale, ou une variation plus grande qu'à l'habitude entre le matin et le soir. |
Indications selon lesquelles l'asthme est maîtrisé (Société canadienne de l'asthme, 2000)
e) Suivre un plan personnalisé d'autogestion supervisée. Le « plan d'autogestion personnelle de l'asthme » est un plan écrit qui indique à la personne atteinte comment modifier ses doses de médicaments en fonction de la gravité des symptômes et quand consulter un médecin.
Indications selon lesquelles l'asthme est maîtrisé :
La personne éprouve des symptômes trois jours par semaine ou moins. |
La personne n'a pas à s'absenter de son travail ou de l'école à cause de l'asthme et peut se livrer à des activités physiques normales. |
La personne a besoin de trois doses de médicament ou moins par semaine pour soulager ses symptômes (outre une dose par jour en moyenne tout au plus avant l'exercice). |
Pas de périodes pendant lesquelles l'asthme s'aggrave beaucoup. |
Symptômes nocturnes pas plus d'une nuit toutes les deux semaines. |
Débit de pointe normal (habituellement plus de 85 pour cent du meilleur débit personnel). |
Débit de pointe ne variant pas de plus de 15 pour cent tous les jours. |
Société canadienne de l'asthme (2000). Is my asthma well-controlled ? http://www.asthmasociety.com
Selon des données recueillies auprès des intéressés, certaines personnes ayant cette maladie semblent mal la comprendre. |
La maîtrise de l'asthme dépend dans une grande mesure des efforts de la personne atteinte et de sa famille en vue de gérer cette maladie. Selon des enquêtes et des études menées récemment, les personnes atteintes et les médecins ne suivent pas toujours les lignes directrices en matière d'information sur l'asthme.
D'après un rapport sur l'Étude sur le traitement de l'asthme par les médecins de Santé Canada publié en 1997, presque tous les médecins interrogés ont dit fournir des renseignements sur l'asthme à la totalité ou à la plupart des asthmatiques. Ces renseignements ont trait surtout aux facteurs déclenchants et aux moyens de les éviter, à l'usage de médicaments et notamment d'inhalateurs, aux signes avant-coureurs de l'aggravation des symptômes et aux circonstances dans lesquelles il faut obtenir des soins d'urgence. La plupart ne fournissaient pas de renseignements par des moyens autres qu'une consultation. Peu de médecins préparaient des plans d'action pour leurs patients ou renvoyaient ceux-ci à des ressources communautaire spécialisées.
Selon des données recueillies auprès des intéressés, certaines personnes ayant cette maladie semblent mal la comprendre, et bon nombre ignorent le mode d'action de leurs médicaments. En outre, peu de patients connaissent les déclencheurs et les facteurs de risque, de sorte qu'ils s'exposent à des irritants tels que la fumée de tabac et à des allergènes comme les animaux de compagnie.
L'élimination progressive des chlorofluorocarbures (CFC), qui sera terminée en janvier 2005, nécessite le remplacement du propulseur des inhalateurs et, dans certains cas, de la formulation des médicaments et d'autres composantes des inhalateurs. Ces formulations et nouveaux inhalateurs doivent être intégrés aux modes de traitement. Heureusement, on utilise déjà des propulseurs qui n'endommagent pas la couche d'ozone; bon nombre de médicaments déjà sur le marché en contiennent.
Les personnes atteintes d'asthme ont accès à une foule de sources de renseignements. Ceux-ci, toutefois, doivent être uniformes. Les professionnels de la santé qui informent et soignent les asthmatiques doivent donc se tenir au courant des derniers développements concernant cette maladie.
La prévention et la gestion de l'asthme représentent un enjeu important en matière de santé publique en Ontario. La prévalence de l'asthme, particulièrement chez les enfants, augmente en Ontario et dans le reste du pays. Cette maladie est l'une des principales causes d'absentéisme scolaire et, en Ontario, la première cause d'hospitalisation chez les enfants. L'asthme coûte cher à l'Ontario compte tenu des soins que doivent recevoir les malades, de la perte de productivité et des décès prématurés. Il nuit à la qualité de vie de la personne atteinte et de sa famille. Comme la prévalence de l'asthme augmente, ces coûts ne manqueront pas de croître également.
On ignore la cause exacte de l'asthme. On sait toutefois que certaines circonstances et l'exposition à certaines substances favorisent l'apparition de cette maladie. De nombreux allergènes et irritants qui causeraient l'asthme sont également des déclencheurs pour les personnes déjà atteintes. Il est donc souhaitable de minimiser ou d'éliminer les causes de l'asthme et les déclencheurs de crises, dans la mesure du possible.
Chacun d'entre nous doit s'efforcer d'améliorer son milieu de vie au travail, à la maison, à l'école et dans les lieux de loisirs afin d'éviter de contracter ou d'exacerber l'asthme. Nous pouvons tous faire quelque chose pour assainir notre environnement intérieur et extérieur, pour nous-mêmes et notre entourage.
Il y a lieu d'adopter des stratégies à volets multiples au plan personnel et communautaire et aux différents paliers de gouvernement pour réduire les coûts de l'asthme, car la santé de la collectivité repose sur la santé personnelle. Ainsi, outre les compétences personnelles dont la personne a besoin pour gérer efficacement l'asthme avec l'aide d'un système de santé offrant des services adaptés, il faut un environnement où la personne reçoit du soutien, et ce soutien doit être établi et encouragé par l'action communautaire et des politiques publiques axées sur la santé.
Dr. Colin D'Cunha
Directeur, Direction de la santé publique et médecin hygiéniste en chef Ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l'Ontario |
M. William Hunter
Inspecteur-conseil principal Service de la santé de la population Direction de la santé publique Ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l'Ontario |
Mme Evelyn Butler
Association of Nursing Supervisors of Ontario Health Agencies Service de santé de la municipalité régionale de Durham |
Dre Lisa Cicutto
Présidente bénévole, Asthma Action Program Ontario Lung Association Faculté des sciences infirmières Université de Toronto |
Dr. Karim Kurji
Médecin et chef de service, et épidémiologiste provincial, maladies non transmissibles Service de la santé de la population Direction de la santé publique Ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l'Ontario |
Dr. Graham Pollett
Médecin hygiéniste Bureau de santé de Middlesex-London |
M. Maurizzio Colarossi
Assistant à la recherche Woodbridge, Ontario |
Dre Kirsten Rottensten
Conseillère médicale principale Service de la santé de la population Direction de la santé publique Ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l'Ontario |
Mme Trish Crema
Analyste principale des politiques Direction des politiques stratégiques de santé Ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l'Ontario |
Mme Julie Davis
Inspectrice de la santé publique Service de santé de la région de Halton |
Le comité directeur tient à remercier les particuliers et
les organismes suivants de leur collaboration dans le cadrede l'élaboration
du présent document : Centre de recherche en santé communautaire
d'Ottawa, Conseil de santé de Kingston, Frontenac, Lennox et Addington et Dr Kevin Glasgow (autrefois de la Direction de la santé publique du ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l'Ontario). |
Ces sites Web proposent également des hyperliens qui renvoient vers d'autres sites sur l'asthme :
Société canadienne de l'asthme
Réseau canadien pour le traitement de l'asthme
Association pulmonaire du Canada
Association d'information sur l'allergie et l'asthme
CDC; National Center for Environmental Health; Asthma
October 2000 / Cat.No. 7610-4232310 / ISBN 0-7794-0306-1
Communiquer avec la Ligne Info de ServiceOntario au 1 800 268-1154
(Appels sans frais en Ontario seulement)
À Toronto, faites le 416-314-5518
ATS : 1 800 387-5559.
À Toronto, ATS 416-327-4282
Heures d'ouverture : 8 h 30 - 17 h
Les médias peuvent s'adresser à la Direction des communications et de l'information, au 416 314 6197, ou consulter la section Salle de presse.